Série de cyanotypes. 50 x 65 cm
Août 2020
« Le faire-bibliothèque chez Alberto Manguel : pour une méthodologie de lecture spatialisante et plastique », Colloque international « Alberto Manguel : écrivain-lecteur », 21-22 -23 octobre 2020, Poitiers. »
Dans une bibliothèque, il faut se laisser gagner par la proximité des livres, établir un rapport de connivence avec eux. C'est dans une génération par contact qu'un dialogue senti-sentant s'établit presque d'un livre à l'autre (et du livre à l'usager). Le frottement entre-deux des ouvrages vient générer du savoir par abrasion et par contagion. La loi du bon voisinage telle qu’expérimentée et « théorisée » par A. Warburg comprend la bibliothèque non pas comme système hiérarchique, mais comme système acentré, où le savoir lui-même émerge où on ne l’attend pas.
Cette génération du savoir par contact, liée à la question du préhensible, devient chez A. Warburg une véritable « loi » qui régit non seulement sa bibliothèque, mais surtout la manière dont il l'utilise en tant qu'outil de connaissance. La « clé », le point d'orgue de cette bibliothèque, réside selon S. Settis dans la "loi du bon voisinage" ou la « loi du bon voisin » qui donne son ordre à la bibliothèque Warburgienne. Ce « mode d'emploi original », principe moteur de la bibliothèque, est défini par A. Manguel dans le chapitre « Une intelligence » : [...] "la loi du bon voisin" : “ le livre que l’on connaissait bien n’était pas, dans la plupart des cas, celui dont on avait besoin. C’était son voisin d’étagère inconnu qui contenait le renseignement essentiel, même si son titre ne permettait pas de le deviner. ” (Alberto Manguel, La bibliothèque, la nuit, Arles, Actes Sud, coll. « Babel », 2009, p. 208.)